UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN

Samedi 5 février 22

Même quand, comme moi, on avait envie d’aller voir un autre film, il est difficile de ne pas tomber sous le charme d’Irène et de sa famille. Je dirais : tomber par surprise, alors que le thème est presque banal. Car Irène vit à Paris, dans les années 40 (accessoirement), elle est Juive (accessoirement), sous l’Occupation (accessoirement). Mais rien de tout cela ne lui fait peur. Ce n’est pas pour cela qu’elle s’évanouit souvent, sûrement pas, ni qu’elle se brouille la vue avec de fausses lunettes. Plutôt parce qu’elle prépare le concours du Conservatoire avec trop de fièvre et qu’elle vit ses premières amours avec trop d’intensité.

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SENTINELLES

Vendredi 4 février 22

L’artiste en sentinelle : il se tient debout à la frontière entre le monde extérieur, hostile, et son propre territoire intérieur, qu’il doit protéger sans le connaître. Dans ce spectacle vu hier soir au Théâtre 71, Jean-François Sivadier adapte Le Naufragé un roman de Thomas Bernhard qu’il a découvert il y a vingt ans.

Mathis est un pianiste mondialement célèbre retiré volontairement de la scène après y avoir été acclamé. Raphaël l’invite à une master class dans la petite école de musique qu’il dirige. Swan a disparu. On les revoit lors de leur rencontre, adolescents. Puis recevant l’enseignement d’un maître énigmatique. Enfin en train de passer un concours à Moscou.

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SLEEPER

Mercredi 5 janvier 22

Pendant ces dix jours d’isolement, où 2021 se prolonge, j’ai écouté cet album miraculeux des retrouvailles d’Arab Strap en boucle. Et aujourd’hui où il s’achève, je ne peux m’ôter cette chanson de la tête.

Un dernier voyage hypnotique dans « le train en marche » de la vie, un retour de nuit qui n’est qu’un aller, plein de signes, de symboles, de rencontres ratées mais poignantes, et le diable, peut-être, pour vous accueillir familièrement dans le wagon bar.

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MAID

Mardi 4 janvier 22

Cette bande annonce est un peu trop positive thinking. Les trois premiers épisodes de la série m’ont frappé surtout par leur côté anxiogène. La vie quotidienne d’Alex, obligée de faire des ménages pour élever seule sa fille et échapper à son mari violent, mais aussi se libérer de sa propre propension à retomber dans le cercle infernal d’une relation toxique, devient plus stressante qu’un film catastrophe : la jeune femme est obligée de déployer pour s’en sortir seulement les mêmes qualités qu’il en a fallu depuis cent ans aux autres héros de série pour sauver le monde ou gouverner toutes les Espagnes. Ce faisant, mine de rien, la série (et sûrement le témoignage dont elle est inspirée) explore des aspects peu reluisants de la société américaine. Alex réussira sans doute à s’en sortir avec sa petite Maddy mais elle l’aura bien méritée !

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MY SALINGER YEAR

Mardi 9 novembre 21

Le canadien Philippe Falardeau avait déjà raconté dan Guibord s’en va-t-en guerre, les aventures picaresques et tendres d’un député d’une province autochtone pris dans les manœuvres nationales du vote d’une guerre. Dans My Salinger Year il s’inspire du livre autobiographique d’une certaine Joanna Rakoff. Jeune poétesse obligée de trouver un job alimentaire pour survivre, elle engagée par l’agence qui détient les droits de l’ermite littéraire mythique, « Jerry » Salinger. On la charge de répondre par un message standard aux dizaines de lettres que l’auteur de Catcher in the rye continue à recevoir  depuis 1963 et auxquelles il ne répond jamais. Au lieu de les détruire, elle les lit. Et elle se met à rêver sur les auteurs de quelques-unes d’entre elles.

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LA POSTFACE DE LA SERVANTE ECARLATE

Samedi 4 septembre 21

Margaret Atwood y parle de son journal qu’elle tient régulièrement. En relisant la période concernant l’écriture et la publication de son roman, elle constate avec humour qu’elle y trouve des « pleurnicheries » habituelles d’écrivain épuisé par le labeur mais aucune réflexion sur la structure ou les intentions du chef d’oeuvre qu’elle est en train de créer. Elle n’a pas besoin de s’interroger sur ce qu’elle écrit tant elle est sûre d’elle-même.

Mais, quelques pages plus loin, elle évoque les trois choses qui l’ont longtemps intéressées et « qui se sont assemblées durant l’écriture de ce livre ». Je suis frappé par cette phrase : ces intérêts esthétiques, politiques, sociaux, ils s’assemblent d’eux-mêmes, sans peut-être que l’autrice en soit tout à fait consciente, dans le processus d’engendrement du texte qui lui paraît pourtant si évident qu’elle ne l’interroge pas sur le moment.

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LA SEINE LA NUIT

Des dizaines de bateaux

Bateaux de loisir, bateaux de croisière, bateaux restaurant

Pas une seule péniche à cette heure

Rien que des transports à moteur de plaisir

Laissant de leur éphémère passage un roulis, des flons-flons, et une odeur de pétrole

Il y a même un bateau-boîte

Qui passe toutes baies vitrées ouvertes

Des gens bien habillés s’y trémoussent et s’y exhibent

Conscients d’être des privilégiés

Sous les arches des ponts les statues

Trempent un orteil nonchalant

Dans la fraîcheur de cette fin d’été et de semaine

Ou se dénudent le sein discrètement

Sur les berges

Les quatre berges qui longent l’île de la Cité et l’Ile Saint-Louis

Des dizaines, des centaines, des milliers

De jeunes et peut-être de moins jeunes

Silhouettes font la tête

Gratuitement

Assises sur le quai

Debout autour de DJs improvisés

Les ombres dansent la salsa

Le madison ou le n’importe quoi

Les jeunes ombres boivent, elles bavardent et péchotent

Un ou deux garçons même, en caleçon, piquent une tête dans l’eau

Pour épater des filles

Qui ne les regardent pas

Ils boivent une bonne tasse de gaz oil aux déjections

Et de revigorante liberté

La rumeur infinie des voix humaines se mêle au flux du fleuve

Cette nuit sur les berges de la Seine

Le virus doit circuler à une vitesse folle

Que fait la police ? Rien

Au moins ça évitera des noyades

C’est le virus de la fête et le virus de la paix

C’est le virus de la vie

C’est un immense centre de vaccination contre la déprime

On y recherche l’immunité collective par les contacts rapprochés et les embrassades

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