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La Première Femme nue : le sacre de la beauté

Belle critique de François Xavier sur le site du Salon Littéraire : elle me plaît beaucoup parce qu’il ne fait pas de ce roman un péplum désuet mais repère bien les motivations actuelles qui m’ont poussé à l’écrire. Un lecteur tonique et engagé!

La première femme nue (roman, Actes Sud, mai 2015)
La première femme nue (roman, Actes Sud, mai 2015)

La Grèce. Fortement d’actualité depuis plus d’un an mais, n’en déplaise aux tyrans du FMI et aux caciques du ministère de l’Education nationale, elle fut, est et sera toujours l’un des berceaux de l’humanité, notamment celui qui modifia en profondeur l’univers de l’Art. Il n’y a donc aucune raison pour la rayer des cadres. D’ailleurs, Christophe Bouquerel, sans en oublier sa langue et sa pensée, nous rappelle que c’est bien d’Athènes que jaillit à la face du monde la toute première femme représentée entièrement nue dans sa beauté première.
Jeune prostituée qui croisa le regard du sculpteur Praxitèle en quête d’un modèle pour son projet de statue de Lêtô : insolente et indolente, aux yeux crachant littéralement le feu, cette sauvageonne au tempérament de braise irradia le jeune maître en quête d’absolu. Seize ans à peine mais déjà intrigante, elle joua son va-tout crânement et, perfide, empoisonna l’âme de l’artiste au point qu’elle participera à son élévation : ces deux-là allèrent révolutionner et la cité et la sculpture !

 

Surnommée le crapaud (Phryné), sans doute à cause de sa peau bistre, cette scandaleuse hétaïre ne fut pas qu’un modèle sublime mais aussi une prêtresse et une muse politique, partageant le destin de l’un des premiers pères de la démocratie qui osa s’opposer aux Macédoniens. Une barbare venue de Perse sacrée la plus belle femme de la Grèce Antique ?
Il n’en fallait pas plus pour que Christophe Bouquerel se lance dans l’aventure, frappé par la grâce de son visage, après avoir contemplé  la Tête Kaufmann, une copie de Praxitèle exposée au Louvre, mais aussi par le reflet qu’elle proposait entre cette société disparue et notre époque…
Un monde habité par le sacré, en quête permanente de beauté, conscient d’arriver à une croisée des chemins, et refusant d’affronter la réalité en continuant les banquets et les jeux, s’opposant à la modernité, qui n’est pas sans rappeler nos sociétés d’aujourd’hui déchirées par l’indécision et la perte totale de repères.

Cette femme romanesque par nature, moderne par essence, nous vient par la magie d’un livre-tout monumental qui relève à la fois de la fresque historique, de l’étude hagiographique, du conte de fées, du roman de guerre… Les superlatifs ne manqueront pas pour vous accompagner après sa lecture, et en parler à vos amis, les poussant irrémédiablement à oser s’attaquer à cette montagne de papier qui cache bien des trésors.
Papier bible et grand format pour enchâsser ces mille deux cents pages denses mais fluides, érudites mais vaporeuses grâce au style précis, posé et envoûtant que Christophe Bouquerel utilise pour peindre la vie de cette femme extraordinaire qui traversa les siècles au point que l’on retrouve la belle Phryné dans une toile de Gérôme ou des poèmes de Baudelaire.

Alors pourquoi tant de haine envers la Grèce ces temps-ci ? Peut-être, justement, par ce qu’elle se fiche du matériel et tente de demeurer sur l’écho de sa légende : beauté et divinité célébrées quoi qu’il en coûte… Or, si nos gouvernants falots et soumis en arrivent à imposer aux enseignants l’étude de l’islam obligatoire et celle du christianisme médiéval facultative, l’abandon des langues anciennes (alors que dès les premières pages il saute aux yeux ce que l’immense richesse de notre langue doit à la culture grecque !),  il demeure un contre-pouvoir fulgurant et tout aussi puissant : l’édition. Ainsi il en va d’Actes Sud depuis des années, qui osent publier des livres importants, indispensables, piliers de notre Histoire qui se meurt de perdre sa mémoire et d’avoir honte de ce qu’elle a accompli. Ce livre-ci rentre donc de plain-pied dans la résistance au projet d’annihilation de notre civilisation par des bureaucrates asservi au Capital.
N’oublions jamais la phrase de l’historien tchèque Milan Hübl que l’on devrait méditer : « Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre leur écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite. »

Alors, plutôt que de lire un énième polar ou un navet sur la CIA et la guerre contre le terrorisme, cet été, bien calé dans votre hamac, transat, matelas bord de mer, amusez-vous tout autant en vous instruisant, régalez-vous de splendeurs, frissonnez en découvrant les légendes et les batailles d’antan, imaginez les joutes verbales dans le petit théâtre de Delphes ou les orgies à Corinthe ; bref, lisez intelligent, lisez vrai !

 

François Xavier

 

Christophe Bouquerel, La Première Femme nue, Actes Sud, mai 2015, 1200 p. – 27,00 euros

Le sculpteur et la putain

Daphné Bétard
« Beaux Arts » magazine juillet 2015

La première femme nue (roman, Actes Sud, mai 2015)
La première femme nue (roman, Actes Sud, mai 2015)

« Il s’appelle Praxiteles.  ll a 25 ans, presque dix de plus que moi. Si je ne suis qu’une petite putain anonyme, lui n’est qu’un jeune artiste prometteur. »

Certains auteurs sont trop souvent bridés par le poids de l’histoire et peinent à en tirer parti. Chez Christophe Bouquerel, c’est tout le contraire. L’auteur a puisé sans scrupules dans les sources de la Grèce antique pour écrire en toute liberté la relation amoureuse du sculpteur Praxitèle et de la courtisane Phrynè, beauté féminine sans égale qui lui aurait inspiré l’Aphrodite de Cnide, nu le plus célèbre de l’Antiquité. Du sexe, de la violence et des larmes, un brin de philosophie, de rites païens et quelques séances de pose dans l’atelier de l’artiste font le sel de cette fresque étourdissante vue à travers les yeux d’une jeune héroïne sulfureuse prête à tout pour maîtriser son destin.

D.B.

La Première Femme Nue par Christophe Bouquerel éd. Actes Sud • 1188 p 27 e

La Première Femme Nue au Maroc

Compte-rendu dans « Aujourd’hui Maroc ». Najib Abdelhak, je trouve qu’il a sacrément bien lu le roman! J’ai été épaté par la liberté de ton, surtout dans ce contexte où un autre magazine du Maroc proposait, dans une réaction effrayante de bêtise aux provocations des Femen, de « brûler les homos ». Cette qualité de réflexion, cela m’a fait plaisir pour mon roman, mais cela m’a permis aussi d’avoir une autre image, plus moderne et plus fraternelle, du Maroc. Alors doublement merci à Najib!

Sexe, philosophie et féminisme dans la Grèce antique

Livre, «La première femme nue» de Christophe Bouquerel
Aujourdhui.ma | 2-06-2015 11:32:20
Par Najib Abdelhak

Christophe Bouquerel

C’est un roman puissant, vous êtes avertis. Il est aussi long et fourni. Une bonne lecture estivale pour passer de nombreuses heures au soleil, un livre entre les mains. Mais ce n’est pas n’importe quel roman. C’est l’histoire de Phrynê, qui déjà à seize ans avait la beauté du diable.  C’est là que le jeune Praxitélês pose pour la première fois les yeux sur elle. Nous sommes déjà devant deux figures de l’histoire antique.

Praxitélês n’est certes pas encore le plus grand artiste de son temps. Phrynê, de son côté, est encore loin de devenir l’hétaïre la plus scandaleuse d’Athènes. Mais le destin s’écrit déjà en filigrane. On devine ce qui se passera, avec de nombreuses situations incroyables, faisant de ce texte une fresque à la fois historique et humaine de grande facture. Bref, ni l’un ni l’autre ne devine encore qu’il suffira d’une idée, d’un geste pour déshabiller la belle et voilà les portes de la gloire et de la postérité ouvertes pour l’éternité. Et ce premier regard partagé entre une beauté divine et un artiste fou vont donner corps à l’une des histoires les plus fortes de l’antiquité.

Mais la force de ce roman est dans cette manière de donner dans la profusion des situations et des personnages. On passe d’un lieu à l’autre, toujours avec cette cohorte de figures. Et tout défile alors: banquets riches  et débridés, étreintes physiques dans la chaleur de l’atelier du sculpteur, guerres ensanglantée et cadavres jonchant le sol, voyages incertains jusqu’aux confins de l’Orient, naissance de la philosophie grecque  avec tout son poids sur la cité, les codes sociaux, la morale et le scepticisme, c’est un ouvrage dense où l’Histoire flirte avec les anecdotes les plus simples dans une feria de langage et de situations humaines.

Christophe Bouquerel écrit ici un roman d’une rare profondeur. Il s’inspire d’un personnage dont la légende a traversé les siècles pour tracer la trajectoire hors du commun d’une femme de chair et de passions et ayant une volonté d’affirmer qui elle est dans un monde régi par les hommes. Une femme qui a ouvert la voie à l’histoire de toutes les femmes qui veulent se prendre en main, inspirer des artistes, amorcer des changements et jouir de la beauté de la vie et du monde. «La première Femme nue» est une fresque historique d’une rare beauté. C’est aussi un roman d’initiation avec une héroïne subversive, qui fait fi des codes et de l’ordre établi et vole de ses propres ailes quitte à se les brûler.

Sexe, philosophie et féminisme dans la Grèce antique

La Première Femme Nue vue par les Belges

Un deuxième article sur « La première femme nue », publié dans « La Libre Belgique » du 18 mai 2015 :

Roman
La première femme nue

On la connaît, certes, par “Phryné devant l’Aréopage”, le mythique tableau peint en 1861 par Jean Léon Gérôme, conservé au musée des BeauxArts de Hambourg.Mais qui était Phryné? Une adolescente “à la beauté du diable” qui deviendra “l’hétaïre la plus scandaleuse d’Athènes”: ainsi, du moins, rayonne ou flambe-t-elle dans le roman initiatique fleuve que lui consacre Christophe Bouquerel, helléniste de formation et professeur de lettres dans un lycée de la région parisienne.

Un monologue étourdissant, écrit dans une langue ciselée, d’un lyrisme à la Hortense Dufour, à l’Irène Frain, à la Véronique Bergen. On y suit le chemin parcouru par celle qui se dit d’une “beauté parfaite” et qu’immortalisera le plus grand artiste de son temps, Praxitèle, qui, avec elle pour modèle dont il deviendra l’amant, créa “le premier type de femme nue dans la sculpture grecque”. Ainsi que le rappelle l’auteur, Phryné a vraiment existé, au IVe siècle av. J.C.: “Aujourd’hui que l’on se détourne de la culture antique, cette femme légendaire est un peu tombée dans l’oubli. Tant mieux peut-être. Elle peut en ressortir, débarrassée des rêveries usées qu’ont plaquées sur elle le générations d’hommes qui nous ont précédés, neuve et nue, comme Aphrodite sortant des eaux.”

Un roman féministe, kaléidoscopique, violent et voluptueux, qui, pour son magistral auteur, “raconte autant le perpétuel apprentissage d’une héroïne subversive par instinct de survie que l’aventure d’un monde qui vacille et se réinvente”. Saisissant portrait d’une femme “fougueusement engagée dans la tentative de conduire sa propre histoire, qui défie constamment la société et les hommes sans jamais renoncer à l’affirmation de son identité”.

(Fr.M.)
Christophe Bouquerel, Actes Sud, 1200pp., env. 27€

 

Le premier article

Quelques jours après le compte-rendu sur le blog de la librairie Mille Pages est paru le premier article de presse sur La première femme nue, dans le Journal Du Dimanche du 17 mai, sous la plume de Laëtitia Favro. Là aussi, je l’attendais avec une grande impatience et une naïveté indéniable, à la fois pour la visibilité du roman et pour moi, comme une marque de reconnaissance officielle.

Christophe Bouquerel et l’aventure de Phryné

Christophe Bouquerel raconte l’aventure de Phryné, la plus belle femme de Grèce, dans un roman foisonnant.

Dans les bas-fonds du Pirée sommeille une jeune beauté à la peau d’ambre, aussi farouche que désirable, vendue comme prostituée après le sac de son village et vouée à satisfaire les désirs des hommes de passage. La providence voudra que son chemin croise celui de Praxitèle, alors jeune sculpteur en mal d’inspiration, qui scellera, en la possédant puis en la choisissant pour muse, la destinée hors du commun de la plus célèbre des hétaïres. « C’est bien ainsi que commence la rencontre du sculpteur hanté et de la pute mutique : par un fragment de visage offert au soleil. Par deux éclats différents de solitude. Par une toute petite étincelle de sens entre deux pierres dures avant le grand incendie. »

Une fresque qui défie les lois de la narration

Du bordel insalubre aux banquets raffinés où elle séduit les amants les plus influents, de l’atelier de Praxitèle à l’Aréopage, où, accusée de pervertir la jeunesse athénienne, l’orateur Hypéride la sauve en déchirant sa tunique, Phryné attise les passions par sa beauté envoûtante mais aussi par ses caprices prométhéens. Elle part ainsi à la conquête de son indépendance en défiant la morale et l’autorité des hommes, à une époque où la place des femmes dans la société ne différait guère de celle des esclaves ou des animaux.

Helléniste de formation, Christophe Bouquerel fait le pari de la somme et du phrasé classique pour ériger cette fresque impressionnante, véritable défi aux lois de la narration. Conscient que le parcours de la divine hétaïre ne saurait être dissocié du contexte dans lequel il s’inscrit, l’auteur dresse le portrait de la société grecque du IVe siècle avant J.-C. alors en plein questionnement, parcourue de luttes intestines et de velléités hégémoniques. Poétique, délicate, sachant puiser dans la légende ce qu’il faut de souffle romanesque pour captiver le lecteur, la langue vient adoucir la cruauté du sort de Phryné et rendre intelligible, palpable, un monde souvent relégué à de lointains souvenirs de cours d’histoire (même si la crise de la société grecque de cette époque n’est pas sans rappeler les attaques que connaissent nos démocraties contemporaines, en quête de renouveau). À l’origine de chefs-d’œuvre de marbre et de pigments, cette figure mythique qui n’en a pas fini de fasciner peut désormais s’enorgueillir de toucher au cœur par la plume.

Laëtitia Favro – Le Journal du Dimanche

dimanche 17 mai 2015

Le premier compte-rendu

Ouiiiii, hi hi, les libraires lisent plus vite que les journalistes! Merci M. Pascal Thuot, de la Librairie Millepages. Je ne vous connais pas mais votre compte-rendu me fait très plaisir (parce qu’il est le premier et… qu’il est positif)! Joie pour un auteur de constater que ses intentions ont bien été comprises et, je dirais, ressenties par un lecteur.

Coups de coeur Millepages Librairie

A la recherche de la première femme nue

« Oui, voilà, je le sais maintenant, je le vois, c’est bien ainsi que commence la rencontre du sculpteur hanté et de la pute mutique : par un fragment de visage offert au soleil. Par deux éclats différents de solitude. Par une toute petite étincelle de sens entre deux pierres dures avant le grand incendie. »

A l’heure où l’enseignement des lettres et cultures classiques est remis en question, à l’heure où, hélas, il faut encore se battre en faveur de l’égalité hommes-femmes, ce roman d’une folle ambition, d’une incroyable érudition tombe à point nommé.

Athènes au siècle de Socrate et Platon, au temps des plaisirs de la chair et de la philosophie. La gloire du temps de Périclès s’est éteinte pour laisser place aux guerres intestines.
Christophe Bouquerel s’empare du destin de Phrynê, « la princesse crapaud », esclave vouée à la prostitution, douée d’une beauté magnétique qui subjugua le sculpteur Praxytèle et les jeunes loups athéniens. Dans une période en pleine mutation, cette femme dont l’image se confondra petit à petit avec celle d’Aphrodite deviendra une femme libre, riche et influente.

L’âme de la Grèce antique est là, au coeur de cette fresque épique et politique dont la sensualité gagne le lecteur comme une fièvre. Christophe Bouquerel restitue dans un style ample et dru la transe vengeresse d’une femme opprimée qui finit par donner naissance à sa propre légende en se hissant au niveau de la divinité qu’elle inspira.

Un roman fleuve qu’on lit comme on vit une grande aventure !

Mr Pascal Thuot

https://www.librest.com/nos-lectures/la-premiere-femme-nue,2611482-0.html

Le gros Pline et la joyeuse Phrynè

Quand on fait une recherche sur les textes antiques qui nous parlent de la création de la Déesse nue, l’un des premiers personnages que l’on croise est un gros homme au souffle court, qui circule en chaise à porteurs dans les rues de Rome et du port de Misène. Il s’appelle Pline l’Ancien et il vit au premier siècle après JC (c’est à dire presque cinq cents ans après notre génial sculpteur).

Ce chevalier romain, après avoir passé sa jeunesse à lancer le javelot dans un régiment de cavalerie en compagnie de son pote Titus, le futur empereur, se prit de passion pour le savoir. Il devint obèse parce qu’il ne se déplaçait jamais qu’en chaises à porteur, non par paresse mais par goût de l’effort : ainsi, il pouvait continuer à prendre des notes sur les lectures que lui faisait l’un des esclaves commis à cette tâche (dans une lettre célèbre, Pline le Jeune raconte que son gros oncle lui reprochait de perdre son temps à se promener!). Même chose pendant ses repas. A côté de Pline, notre Gargantua a vraiment un petit appétit! Ce boulimique de lecture ne se distrayait de ses responsabilités administratives et militaires que pour écrire les 37 livres de sa Naturalis Historia. Dans les derniers tomes, consacrés à la minéralogie, il fit comme en passant une petite histoire de la peinture et de la sculpture, qui sont aujourd’hui nos principales sources sur ces deux arts dans l’antiquité. Il eut juste le temps de dédicacer son monument d’érudition à Titus avant d’aller observer l’éruption du Vésuve d’un peu trop près.

Dans le livre XXXIV, consacré aux métaux, en traitant des sculpteur qui ont travaillé ce matériau, Pline évoque brièvement, et avec une certaine vacherie, Praxitèle et l’héroïne de « La première femme nue », la trop belle Phrynè  :

« Praxiteles quoque, qui marmore felicior, ideo et clarior fuit, fecit tamen et ex aere pulcherrima opera. (…) Spectantur et duo signa eius diversos adfectus exprimentia, flentis matronae et meretricis gaudentis. Hanc putant Phrynen fuisse deprehenduntque in ea amorem artificis et mercedem in uultu meretricis. »

« Praxitèle aussi, qui fut plus heureux dans le marbre, et par là plus célèbre, fit néanmoins de très belles oeuvres en bronze. (…) On peut voir deux statues de lui exprimant des sentiments divers : une épouse en pleurs et une courtisane en joie. On pense que cette dernière est Phrynè. L’on prétend saisir dans la statue l’amour de l’artiste et celui de l’argent dans l’expression de la courtisane. »

Mais c’est surtout dans le livre XXXVI, consacré aux pierres, où il traite des sculpteurs ayant travaillé le marbre, que l’Encyclopédiste latin évoque la création de la mythique Cnidienne…