L’artiste en sentinelle : il se tient debout à la frontière entre le monde extérieur, hostile, et son propre territoire intérieur, qu’il doit protéger sans le connaître. Dans ce spectacle vu hier soir au Théâtre 71, Jean-François Sivadier adapte Le Naufragé un roman de Thomas Bernhard qu’il a découvert il y a vingt ans.
Mathis est un pianiste mondialement célèbre retiré volontairement de la scène après y avoir été acclamé. Raphaël l’invite à une master class dans la petite école de musique qu’il dirige. Swan a disparu. On les revoit lors de leur rencontre, adolescents. Puis recevant l’enseignement d’un maître énigmatique. Enfin en train de passer un concours à Moscou.
Christophe Rauck a monté ce spectacle avec la 5ième promotion de l’Ecole de Lille. Elle est composée de quatorze comédiens mais aussi de deux auteurs : ils ont suivi un cursus parallèle mais se sont retrouvés sur des projets écrits par les uns et joués par les autres. Ce devait être une chance incroyable, aussi bien pour les auteurs que pour les comédiens. Si j’avais vingt ans, je sais où j’irais.
Vendredi 31 janvier 20 Comme d’habitude, la Comédie Française a placés les élèves en corbeille. Près de la scène mais tellement sur les côtés que l’on ne voit rien quand le jeu ne se situe pas au centre du plateau. Cette institution aurait-elle du mal à considérer qu’il faut installer dès aujourd’hui dans les meilleures conditions le public de demain ? La mise en scène de Desplechin est intéressante mais elle ne provoque pas le même choc que la version de Brigitte Jaques il y a trente ans : l’impression de se trouver en face d’une œuvre qui exprimait la complexité de notre présent, et qui, par sa forme même (les split screens) parvenait à faire se rencontrer l’Histoire collective et l’histoire intime, les délires de l’anticipation politique et les hallucinations du mal d’aimer.
Desplechin a beaucoup coupé dans le texte de la pièce-fleuve de Kushner, pour le réduire de moitié et le recentrer sur les relations amoureuses entre les quatre personnages principaux. Ca fonctionne mais ça ne bouleverse pas. Pourquoi ?
La foule des grands soirs aux Amandiers pour le nouveau Pommerat.
A la fin du spectacle, le voisin d’Ulysse, qui n’a pas décroché un sourire de tout le spectacle, se dresse pour lancer la standing ovation. Le public lui emboîte le pas. Ulysse aussi, après quelques secondes d’hésitation.
Deuxième pièce (après Un été à Osage County) de l’Américain Tracy Letts qu’Ulysse découvre grâce au duo Pitoiset (à la mise en scène) et Loyza (à la traduction). Comme d’habitude aux Gémeaux, un public aux cheveux très blancs pour découvrir des univers aux reflets très crus.
A la fin de la répétition, comme il reste quelques minutes avant de se quitter, Denis, le comédien, fait faire aux élèves de l’option théâtre l’exercice de se compter.
Ulysse se déplace jusqu’au Théâtre de l’Onde, dans les embouteillages de Vélizy, pour voir ce spectacle qu’il avait manqué l’année dernière à l’Odéon, et dont deux de ses amies lui avaient dit qu’il les avait bouleversées.
Le professeur Normal emmène ses élèves voir la mise en scène de Y. Beaunesne au Théâtre de la Piscine : ses collègues sont enchantés (ouf, un classique qui n’a pas emmerdé les élèves), lui pas pleinement convaincu.
Ulysse va voir jouer son vieux pote Lyes
Salem dans l’une des dernières représentations de la pièce de Camus mise en
scène par Abd-al-Malik au Théâtre du Châtelet.