Ulysse apprend que miss Shah est née de parents pakistanais et norvégiens, excusez du peu. Mais, à part une rude beauté, il ne sait pas vraiment quelle peut être l’influence de cette double origine particulièrement exotique. Notamment sur sa musique, qui sonne très anglaise, râpeuse, intense, lyrique parfois. La jeune dame viendrait de Whitburn, un patelin du nord-est de l’Angleterre qui a l’air d’avoir surtout produit avant elle une tripotée de footballeurs de Sunderland. Est-ce de l’envie de ne pas se laisser piéger dans ce trou perdu qu’elle parle dans « Ville Morose« ? Ou bien de Londres, comme le dit le premier vers? De la capitale et de ses dandys rocks faussement ténébreux, dont elle se moque aussi dans Fool? A elle, on ne la lui raconte pas. Puisqu’on la compare à PJ Harvey ou à Nick Cave, elle ne supporte pas les imitations. Il lui faut de l’authentique. Kerouac en personne, revenu d’outre-tombe pour lui raconter ce qu’il a vu sur la route des Enfers, aurait du mal à lui arracher un sourire de commisération. Les petits minets d’aujourd’hui n’ont qu’à bien se tenir s’ils ne veulent pas se faire manger tout cru par miss Tigre. Les seuls qui trouvent grâce à ses yeux, ce sont les doux dingues et les vraies excentriques. Mais où se cachent-ils?
« You fashion words that fools lap up
And call yourself a poet
Tattooed pretense upon your skin
So everyone will know it
And I guessed your favorites one by one
And all to your surprise
From damned Nick Cave to Kerouac
They stood there side by side
You, my sweet, are a fool
You, my sweet, are plain and weak
Go let the other girls
Indulge the crap that you excrete »
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