Vu enfin le beau film de Nabil Ayouch.
C’est d’une hypocrisie presque risible de dire qu’il attaque l’image de la femme marocaine, quand c’est plutôt celle des hommes qui en prend un coup (les scènes hallucinantes avec les Saoudiens, les touristes français ou le policier). Ces quatre modernes soeurs de Phrynê sont montrées sous toutes leurs facettes : leur âpreté au gain, la violence de leurs engueulades stupides, mais aussi leurs rêves, leur drôlerie, leur nostalgie, leurs failles, et leur indéfectible solidarité avec les autres exclus. Image très attachante de ces femmes d’aujourd’hui. Et splendide performance notamment de Loubna Abidar. J’ai beaucoup aimé le style de Nabil Ayouch, cette façon qu’il a de se tenir au plus près de ses personnages dans les scènes de fête mais aussi d’abandon. Les Marocains devraient le fêter, au lieu de le rejeter, car son film donne une belle image de leur cinéma. Et nous pourrions le leur envier…