STEVANOVIC-LE-HIBOU

Lors de sa première lecture nocturne de la Neige et les Chiens, mon jeune metteur en scène Christian est fasciné aussi par le visage de l’auteur serbe qu’il découvre sur la quatrième de couverture.

Les yeux enfoncés dans l’orbe obscur des cernes presque comme sous un cache-oeil de pirate, les sourcils arqués, les deux rides profondes qui remontent en V vers les sommets du front, lui font comme un visage d’oiseau de nuit (d’autant plus que, sur la petite photo floue de 1995, ces yeux ridés sont encore enveloppés d’une chevelure drue et d’une barbe terriblement noire).

Sacrée gueule!

Certains romanciers font partie de ces oiseaux qui s’envolent la nuit pour briser la nuque des pensées nuisibles.