Lambda a été le seul de tous mes potes à la regarder et il l’a trouvée très décevante.
La seule chose qui lui paraît admirable là-dedans, c’est la façon d’englouglouter une révolte populaire dans l’entonnoir du grand débat pour n’en faire ressortir que ce petit filet d’eau libéral. Ca va peut-être quand même déborder un jour mais ça reste du grand art politicien.
Quant à la politique, les vrais enjeux de ce
début de 21ième siècle, rien. Ces gens-là sont jeunes mais ils sont
vieux.
Quitte à s’inspirer d’une pensée du siècle dernier, Lambda trouve beaucoup plus revigorante celle des Pinçon-Charlot. Il n’est pas loin de partager le coup de gueule anticapitaliste de nos deux chers retraités bourdieusiens.
Si notre Président l’a dit, il n’y a plus
qu’à s’exécuter.
Pourtant, le temps des cathédrales n’est-il pas précisément celui qui échappe au « je veux » individuel (fût-ce celui des puissants qui nous dirigent) ? N’invite-t-il pas à penser une œuvre si colossale qu’elle dépasse la simple génération humaine et oblige à se relier aux générations à venir dans la permanence d’un projet ?
A ne pas dire « je veux », ni « dans les cinq ans » mais « nous allons tous » et « en prenant autant de temps qu’il faudra » et « en choisissant la solution pérenne qui nous paraîtra la meilleure » et « en faisant modestement du mieux dont nous sommes capables ». Bref, le contraire de ce volontarisme politique qui ne cache souvent que l’aboulie politicienne.
Cette reconstruction de Notre-Dame ne pourrait-elle être une invitation à s’emparer, avec la même volonté modeste de travailler dans le long terme, des autres chantiers tout aussi urgents du monde actuel ?