Samedi 14 mars 20
Edouard Philippe est agacé par les Français qui vont trop dans les cafés et les restaurants en cette période d’épidémie.

Ce qui agace le citoyen Normal, lui, c’est de se faire donner des leçons de cohérence par le chef d’un gouvernement qui en manque autant.
Par un ministre de l’Education Nationale qui répète sans ciller le jeudi matin que les écoles ne seront pas fermées, alors que le pouvoir décide soudain le contraire le jeudi soir. Par un premier ministre qui ferme les café et les restaurants devant l’urgence mais maintient le premier tour d’une élection dont il n’est pas sûr lui-même de pouvoir assurer le deuxième. Par un Président qui se livre à quelques envolées sur les nouvelles solidarités à mettre en œuvre alors que toute son action depuis deux ans tend à casser les solidarités anciennes. Qui passe de la brosse à reluire aux personnels de santé qu’il laisse crever la bouche ouverte depuis le début de son mandat. Et par toute cette brochettes de libéraux qui ne souviennent de la nécessité du service public que dans les crises mais qui, le reste du temps, n’ont de cesse que de le dépouiller de ses moyens.
Lambda ne reproche pas à ce gouvernement de naviguer à vue face à une pandémie (ni de prendre des mesures radicales). Il aimerait simplement qu’il le fasse avec un peu moins d’arrogance. Et sans faire peser sur la population le reproche d’une légèreté et d’une irréflexion dont il est le premier coupable. Alors, pour fêter le dernier soir de liberté, Lambda se retrouve avec ses enfants dans un bar à jeux : ils choisissent de jouer à… «Pandémie ». Et il boit une bière à la santé du peuple français si futile et de son premier ministre si plein de gravité.
Ensuite, comme tout le monde, ils basculent dans le confinement.