Dimanche 28 juin 20
Lyon, Bordeaux, peut-être Marseille, beaucoup d’autres métropoles gagnées par les écologistes et, à Paris, une maire rose de plus en plus verte. Le citoyen Lambda jubile du résultat inespéré pour lui des municipales 2020. Mais il n’a pas besoin de moi pour nuancer, il le fait de lui-même :
« Une abstention à 60 %: la majorité des citoyens français n’a pas voté écologiste, elle a laissé une minorité active le faire à sa place, elle est restée spectatrice. De plus, les écolos l’ont emporté dans les très grandes villes, les plus directement impactées par le dérèglement climatique mais aussi les plus éloignées de la nature, les plus jeunes, les plus bobos. Dans les villes moyennes. …
-Comme la tienne !
-Comme la mienne, et dans les petites villes, à la campagne, la vague verte n’a pas déferlé. On va dire qu’elle s’écrase encore contre les rochers des conservatismes locaux. Plus tu vis au vert, moins tu votes les verts : on peut expliquer le paradoxe mais pas le contester. Dans la France profonde, il y a encore du boulot pour un vrai enracinement !
-Un écolo, ça n’a pas peur de prendre le temps de l’enracinement, pas vrai ? Alors ce soir, tu ne vas pas faire la tête ? » je lui demande (il faut se méfier avec Lambda, il est capable de ronchonner les soirs de triomphe, tellement il tient à garder la tête froide quand les autres s’enflamment).
-Non, je fais la fête, mais sans être tout à fait dupe. Ce qui m’intéresse, c’est de voir débarquer une nouvelle génération de quadragénaires surmotivés, qui vont avoir l’occasion de mettre leurs idées en pratique. Un vrai écologiste se voit à l’oeuvre et pas seulement par les discours, si tu vois de qui je veux parler. Je trouve excellent que les écolos arrivent aux affaires par l’échelon municipal : c’est à ce niveau-là qu’on peut de façon pragmatique commencer à changer la vie. Penser global, agir local ? Hé ben alors, c’est parti ! »