ADN

Mercredi 28 octobre 20

Aller au cinéma pour la sortie d’un film français quelques heures avant le deuxième confinement est notre petit acte de résistance de la journée. Nous choisissons « ADN » de Maïwenn.

Et nous avons raison : c’est un film puissant. Le portrait éclaté d’une famille dysfonctionnelle qui m’a rappelé certains souvenirs. Notamment l’opposition entre Neige (jouée par Maïwen) et sa mère (jouée par Fanny Ardant). La dernière entrevue entre les deux femmes est incroyable de violence, de lucidité et d’amour gâché. Mais il y a aussi de la tendresse. Dans les relations de chacun des protagonistes d ‘âge différente avec le grand-père. Ou dans les relations entre les deux sœurs. C’est filmé au plus près des visages et des coeurs.

Réflexion intéressante sur les origines, l’ADN du titre, dont Maïwenn nous dit qu’il est moins génétique que culturel. Et qu’on peut le choisir. Son personnage fait le choix de la nationalité algérienne. Pourquoi pas ? Mais on aimerait que les artistes profonds d’aujourd’hui choisissent d’explorer la nationalité française. Non, ce n’est pas qu’on aimerait, c’est qu’on en a besoin, c’est qu’il est trop grave de l’abandonner aux cons et aux simplificateurs.

J’ai bien aimé le personnage de l’ami de coeur, joué avec grâce par Louis Garrel, qui apporte de l’humour à l’histoire, un humour décalé, à la fois corrosif et généreux. Le genre d’humour qu’il faudrait pouvoir exfiltrer de ce film pour s’en servir dans cette réalité qui en manque tant.

Scène stupéfiante du repas chez le père amateur de serpents.

Oui, un grand film, qui m’a touché. Que va-t-il devenir avec le confinement ?