Samedi 24 avril 21
Je découvre ce film de Tarentino deux ans après sa sortie. Etant donné que j’en ai entendu dire du mal par des amis, qui l’ont trouvé un peu trop long et ennuyeux, je suis surpris en bien.
D’un côté, Tarentino décrit avec une fidélité presque maniaque ce que tout le monde a oublié, les petits détails de l’Hollywood des années 60, des séries télévisées et des westerns italiens. De l’autre, il s’octroie la liberté de changer l’essentiel, qui ne peut pourtant pas être changé parce que tout le monde le connaît trop bien : le dénouement tragique de l’histoire. Tarentino se paye le luxe de sauver Sharon Tate des griffes de la Manson Family dans une scène de massacre jouissive, de même que, à la fin d’Inglorious Bastards il faisait mourir Hitler et tous les chefs nazis dans l’incendie d’un cinéma. Là, de nouveau les flammes, et de nouveau le pouvoir du cinoche selon Tarentino, qui, seul, permet de tuer les tueurs, et de prendre une revanche d’horreur jubilatoire sur l’horreur désespérante de la réalité.
Le cascadeur reconduit la hippie délurée dans l’ancien ranch de cinéma où il ne sait pas que vit la communauté de Charles Manson et de ses angéliques dévotes infernales. Il faut être Brad Pitt pour pouvoir garder un tant soit peu le contrôle des opérations face à l’hyper sexualité agressive du personnage de Pussycat, et de la jeune comédienne qui l’incarne, Margaret Qualley, qui électrise la séquence et déborde sur toute une partie du film. Comme celle, très différente, passive, offerte, de la vraie Sharon Stone, électrisait Le bal des vampires. Je me rappelle avoir vu au début de mon adolescence ce bijou de Polanski, à la fois parodique et effrayant, qui fut l’un de mes premiers souvenirs érotiques.