Mardi 4 janvier 22
Cette bande annonce est un peu trop positive thinking. Les trois premiers épisodes de la série m’ont frappé surtout par leur côté anxiogène. La vie quotidienne d’Alex, obligée de faire des ménages pour élever seule sa fille et échapper à son mari violent, mais aussi se libérer de sa propre propension à retomber dans le cercle infernal d’une relation toxique, devient plus stressante qu’un film catastrophe : la jeune femme est obligée de déployer pour s’en sortir seulement les mêmes qualités qu’il en a fallu depuis cent ans aux autres héros de série pour sauver le monde ou gouverner toutes les Espagnes. Ce faisant, mine de rien, la série (et sûrement le témoignage dont elle est inspirée) explore des aspects peu reluisants de la société américaine. Alex réussira sans doute à s’en sortir avec sa petite Maddy mais elle l’aura bien méritée !
Le personnage principal est joué par une jeune comédienne excellente, qui arrive à nous faire sentir la passivité et en même temps la force du personnage. Je sais que je l’ai déjà vue dans un film mais je ne parviens plus à me rappeler lequel. Je finis par retrouver la mémoire, et le nom de la comédienne, qui m’échappe sans cesse, Margaret Qualley. Mais oui, elle était la jeune poétesse intello dans My Salinger Year, et, encore avant, Pussycat, la hippie déjantée de la communauté Manson dans Once upon a time in Hollywood.! Ce qui m’amuse, c’est que c’est la troisième fois que je la vois cette année et qu’à chaque film je me dis « mais qui c’est, celle-là ? ».
Je ne la reconnais pas, parce qu’elle incarne à chaque fois des personnages de jeunes femmes en étant capable de mettre en valeur une énergie très différente : activement sexy dans le film de Tarentino, délicate et intello dans celui de Falardeau, et, dans Maid, à la fois passive et résiliente. Certes, ce sont de beaux rôles et elle a dû être très bien dirigée mais c’est aussi la preuve qu’elle est une vraie actrice. Les stars : ceux que l’on reconnaît quel que soit leur rôle, les acteurs : ceux que l’on ne reconnait pas quel que soit leur rôle ?
Dans la vie, elle est la véritable fille de Andie Mac Dowell (qui campe une mère délirante, à tous les sens du terme, dans Maid). J’ai l’air d’ailleurs d’être le seul à ne jamais la reconnaître dans ses différents rôles, puisque elle est la deuxième Margaret qui apparaît sur Google. Après, malheureusement, Margaret Thatcher, la politique libérale, mais avant Margaret Atwood, la romancière dystopique. Un trio dans l’ordre révélateur de notre époque ?