Samedi 21 septembre 19
A l’entrée de la petite salle des Amandiers, on vous propose un pastis (à cause de la chaleur) et c’est la seule bonne nouvelle de la soirée.

Wimala Pons, dans son costume de conférencière mais teinte en blonde, déclare d’emblée que sa proposition va être «hyper-longue et hyper-chiante » si bien qu’elle ne n’en voudra à personne de se lever pour se barrer, ou juste pour aller boire un verre et revenir; les spectateurs, conquis d’avance, rient mais malheureusement elle dit la vérité : c’est vraiment hyper-long et hyper-chiant (même si peu de monde dans la salle profite de l’autorisation qu’elle a donnée et si, à la fin, ses aficionados et surtout -nadas lui font un mini-triomphe).
Pourtant Ulysse trouvait passionnante l’idée qu’une artiste burlesque s’interroge sérieusement sur son art et tente de prolonger les notes qu’elle prend au jour le jour dans son carnet.
Mais la proposition n’est qu’une sorte d’exposé scolaire, où WP lit le résultat de ses recherches sur la théorie des humeurs, ou sur la remise en question de la notion d’œuvre artistique opérée par Duchamp/Wharol. Rien de novateur, rien de personnel.
Elle parle du corps sans jamais le mettre en jeu.
Les meilleurs moments : les trois où elle s’arrête de lire ses notes et où elle diffuse les séquences de la « Mindfuck collection », la collection burlesque établie avec Mandico pour le Forum des Images.
On voit beaucoup Dewaere, prodigieux, et le travelling de Mauvais Sang sur lequel Ulysse a écrit dans «Le Sombre Génie du Rock’n Roll ».
Mais WP n’explique pas du tout pourquoi elle a choisi ces séquences : ni ce qu’elles lui inspirent comme réflexion, ni en quoi elles l’inspirent dans sa pratique.
Dommage.
Ulysse a l’amour vache mais tendre : il attendra son prochain film, ou son prochain spectacle, pour se réconcilier avec elle.