C’est bien la première fois de sa vie que le Citoyen Lambda regrette de ne pas être allé à un défilé du FN!
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Jimi Trabuchon Experience
Cette cabane de jardin a été construite par Jimi Trabuchon il y a déjà quarante-cinq ans, à son retour de l’Ile de Wight (où il avait filmé avec sa copine et l’autre copain de sa copine le dernier concert d’Hendrix et réalisé l’unique et foireuse interview de sa trop brève carrière de journaliste rock). Sur le terrain hérité de ses vieux parents, des postiers communistes et propriétaires, il a longtemps ambitionné d’organiser LE méga-concert français, avec Gong et Malicorne en guest stars. Mais il a été peu à peu rattrapé par la routine et par l’urbanisation. Tout autour de lui, on a construit des barres d’immeubles qui l’empêchent de voir le large et même une médiathèque en béton, que Jimi Trabuchon ne fréquente pas, bien que l’on y trouve un DVD sur Woodstock. En attendant que la mode du Flower Power revienne irradier de couleurs psychédéliques le climat pluvieux de la banlieue française, autrefois rouge et maintenant seulement grise, Jimy repeint fidèlement chaque 1er mai sa cabane de jardin et l’intérieur de sa tête avec des fleurs. Dans la petite serre bien banale qu’il a placée à côté de la cabane, il continue à faire pousser en douce les plantes qu’il lui faut pour mener la Jimi Trabuchon Experience.
La cabane de jardin
Tout peut changer
Profitant de cette période de vacance et de disponibilité, j’ai entamé la lecture de l’essai de Naomi Klein Tout peut changer. Lecture extrêmement stimulante parce qu’elle fait du réchauffement climatique (et des catastrophes qu’il annonce) la meilleure chance dont nous disposons de rompre avec un système économique, le capitalisme dans sa version néo-libérale, qui est en train de bousiller non seulement les sociétés humaines mais la terre elle-même.
N. Klein rappelle, dès l’introduction, l’urgence de ce changement : certains scientifiques affirment que, si nous voulons rester dans la limite d’un réchauffement à 2° (qui va déjà provoquer pas mal de bouleversements), il faut réduire significativement les émissions de GES d’ici à 2017. La « fenêtre » est donc en train de se refermer sous nos yeux. Au delà, il faudra envisager d’autres scénarios : réchauffement de 4° ou même de 6° (quelles catastrophes pourraient-ils amener?).
D’autant plus intéressant pour nous, Français, que la 21ième conférence sur le climat doit avoir lieu fin 2015 à Paris. On peut craindre que la prolifération de de grands discours y vienne, comme d’habitude, cacher l’absence de décisions véritablement contraignantes.
Les années qui viennent sont décisives, pour notre génération et surtout pour les suivantes. C’est aujourd’hui que demain et après demain se dessinent.
Et moi, je me demande : quelle peut être la réponse d’un romancier? Comment imaginer ce qui devrait se produire, ce qui pourrait se produire, ce que nous allons laisser se produire? Comment répondre à ce slogan-défi : « Tout peut changer » (en anglais : « This changes everything »)?
Après avoir imaginé le passé, imaginer le futur? Et, parallèlement, raconter le présent (son impossibilité à changer)?